page d'accueil
commune de chaumont-gistoux
roses autres plantes horticulture environnementale liens, bibliographies, etc. contact
 
Botarosa > Jardiner > Le compost à domicile
 
Roseraie communale et développement durable
Le compost à domicile
Roseraie communale et développement durable 2003
C'est l'été, la roseraie est enceinte...!
Silence, on jardine!
Mois vert que moi, tu meurs!
Jaune est la vie, jaune est la mort

Le compost à domicile

Par M. L. Serret, conseillère en environnement de la Commune de Chaumont-Gistoux.


Pourquoi composter?

Sur une année, chacun d'entre nous produit entre 125 et 210kg de matières organiques provenant de notre cuisine et de notre jardin, soit près de 45% du poids de notre poubelle!
Collectés en même temps que les ordures ménagères, ces matières finissent dans les décharges au lieu d'entrer d'un système de recyclage simple et peu coûteux (en temps et en argent).


Autrefois

Certains parmi nous se souviennent des gestes de leurs parents ou grands-parents. La gestion des déchets ménagers était réduite à sa plus simple expression : un trou au fond du jardin! Bien que peu de matières non biodégradables soient alors utilisées, les archéologues de nos sociétés contemporaines peuvent y trouver leur bonheur (bouteilles en verre, boîtes métalliques, premières matières synthétiques, …).


Aujourd'hui

À l'heure des collectes sélectives et des sacs payants, nous pouvons adopter un comportement écologiquement raisonnable, quelque soient nos quantités de matières collectées et la nature de celles-ci.
Avant tout, à notre domicile, nous compostons nos déchets de cuisine et de jardin. Et, le cas échéant, nous déposons nos grandes quantités de déchets verts au parc à conteneurs. Ces déchets de jardin sont, eux aussi, compostés dans des infrastructures adaptées. Le compostage réduit de 40% le volume de nos ordures ménagères et constitue une source d'engrais naturel pour notre jardin (potager, parterres de fleurs, haies, verger, …).


Demain

Le Plan wallon des Déchets (« Horizon 2010 ») prévoit l'interdiction de la mise en décharge des déchets organiques à partir de 2005. La Région wallonne privilégiera la collecte de ces déchets en porte à porte (à l'instar des collectes sélectives actuelles).


Notre recette du compost à domicile

Les ingrédients

  • Divers déchets de cuisine : restes ou pelures de fruits, de légumes et de salade, marc de café, sachets de thé, coquilles d'œuf, restes de repas (croûtes de fromage, restes de pain, …), …
  • les déchets de jardin : tontes de pelouse, feuilles, fleurs fanées, tailles de haie coupées menu, herbes sauvages, herbes sèches — feuilles de laurier, de chêne, de châtaignier, de noyer, de houx, de lierre, de branches de conifères (en quantité moindre);
  • d 'autres déchets organiques admis en quantité modérée : fumier, litière des petits animaux domestiques comme les poules, les lapins, les pigeons, les hamsters, … ainsi que celle du chat, — à condition qu'elle soit en matière végétale (la litière classique est à base d'argile), cendres de bois et de barbecue, sciures et copeaux de bois, restes de vieux chiffons ou morceaux de carton déchiquetés, papier gras, papier-journal qui a servi pour les légumes (cependant un bac réservé aux épluchures est plus approprié), rouleaux (carton) de papier de cuisine et de toilette.

Sont totalement déconseillés

Les plastiques, le Nylon et autre produit synthétique, les textiles, le sable, les cendres de charbon et de briquettes, des couches de papier qui pourraient freiner la ventilation. Les sachets d'aspirateurs en raison de la forte teneur en matière synthétique qui peuvent entraver le compostage.


 

L'équilibre du régime

Pour obtenir un bon compost, il faut qu'il y ait un bon rapport entre les matières sèches et les matières humides, entre les matières grossières et les matières fines, entre les matières riches en azote et celles riches en carbone.

Matériaux riches en azote :

déjections animales, poudre de sang, déchets de cuisine, tonte fraîche de pelouse, consoude, fumier décomposé, foin de légumineuses.

Matériaux riches en carbone :

paille de froment, copeaux de bois, sciure, papier déchiqueté, cartons non traités, papier essuie-tout, broyat sec, feuilles sèches de bouleau.
En général, nos déchets de ménage sont surtout constitués de matériaux riches en azote (tonte de pelouse, déchets de cuisine, …). Nous devrons donc amener du carbone sous forme de paille, sciure, copeaux, cartons déchiquetés, branchage broyé, feuilles sèches afin d'obtenir un compostage équilibré.
En pratique, nous ferons en sorte de mélanger un volume de déchets «azotés» à un volume de matières «carbonées» suffisamment humidifiées (Attention : la sciure sera mise en moindre quantité vu sa grande finesse).


L'amorçage

Pour édifier le tas, choisissons un endroit ombragé et protégé des vents dominants. Ameublissons le sol afin de permettre un bon échange entre la terre et le compost, et donc avec tous les organismes vivants qui vont « travailler » nos déchets.
Nous couvrons le fond d'une couche de déchets plus grossiers comme de fines branches, de la paille, des fleurs, … ce qui favorise la bonne aération du tas.
Pour activer le compost, nous pouvons ajouter, en fine couche, sur les déchets de cuisine, des résidus du compost précédent; ou encore utiliser l'ortie ou la consoude que nous incorporons régulièrement dans le tas (telles quelles ou après macération dans de l'eau). Les activateurs du commerce ne sont pas nécessaires.
Le sommet du tas peut être couvert afin d'éviter que la pluie ne le détrempe. Une fine couche de paille, d'herbes séchées, un sac de jute, … protège ainsi le compost de l'humidité excédentaire et des animaux (insectes et autres), tout en permettant à l'air de passer modérément.
L'astuce du compostage est de trouver le rapport idéal entre l'humidité et l'aération de la matière à composter. Trop d'humidité élimine l'air entre les particules ce qui enclenche un processus de pourriture avec production de mauvaises odeurs. Trop d'air assèche le tas qui ne se décompose plus ou pas suffisamment.


Les trucs du bon composteur :

  • Mélangeons la matière sèche avec la matière humide;
    Ajoutons modérément la matière très humide ou très sèche en une fois;
  • humidifions les matières trop sèches, évitons que les matières ne soient trop détrempées : quand nous pressons, à la main, une poignée des matériaux à composter, nous devons sentir l'humidité sans qu'il n'y ait de l'eau qui s'écoule;
  • affinons les déchets comme les trognons de choux et les tontes de haies, soit avec une petite hache, un broyeur ou la tondeuse à gazon (étalons les déchets à broyer, passons sur une demi-largeur et pas trop bas, évitons les branchettes de plus d'un centimètre de diamètre (prudence), avant de les introduire dans le tas. Les micro-organismes chargés de décomposer la matière apprécieront notre effort;
  • alternons nos déchets (un peu de tout, pas trop d'un seul);
  • n'écrasons pas nos déchets : une matière non compactée favorise la circulation de l'air;
  • faisons attention aux grandes quantités de :
    - tonte de gazon en été (elles pourront être utilisées avantageusement pour couvrir le jardin en fine couche entre les lignes de légumes, ce qui maintient l'humidité (économie d'arrosages) et qui garde le terrain désherbé). De toute façon, préfanons les tontes avant de les introduire dans le compost;
    - feuilles en automne (elles peuvent, suivant la variété, servir de couverture pour le jardin en automne-hiver et conserver la chaleur de la terre);
    - déchets de jardins saisonniers (fleurs, légumes);
    Si nos épluchures d'agrumes sont traitées au diphényle (conservateur), elles risquent de perturber le compostage en tuant, autour d'elles, la vie microbienne; certains gazons traités à l'herbicide sélectif aussi.

 

Avec ou sans compostière

Le tas de compost peut prendre diverses formes, en fonction des quantités à composter, de l'espace disponible et de nos goûts personnels. Les conseils cités plus haut sont valables quelque soit la dimension de notre compost.
Si nous disposons d'espace et de grandes quantités de déchets, préférons le tas allongé, à même le sol et sans cloison. Veillons à ne pas dépasser la hauteur d'un mètre pour ne pas étouffer le tas sous le poids des matières.
Pour les jardins moyens, des caisses en bois sont adéquates. Elles peuvent être achetées en kit ou créées à base de palettes et de blocs en béton. Le bois est traité à l'huile de lin (une fois par an) afin de ne pas détruire les micro-organismes.
Pour les petits jardins, le fût est à la fois esthétique et efficace. Il faut, particulièrement, veiller à la bonne aération du tas en introduisant, régulièrement, une fourche étroite à l'intérieur du conteneur (comme une cuillère dans une marmite!).


Laissons mijoter, puis mélangeons

Au début, nous observons une augmentation de la température dans le tas, c'est la phase de purification. La température se stabilise ensuite à 45°C environ. Apparaissent des champignons qui fixent l'azote. Suivent les lombrics, environ six semaines plus tard. Ils vont poursuivre le travail de décomposition et de reconstruction des matières.
Nous obtenons un compost mi-mûr ou jeune en six à huit semaines; un compost mûr en six à huit mois.
Le retournement est nécessaire afin de (re)mélanger, d'une manière homogène, les matières et de vérifier la bonne évolution du compost. Tout ce qui est à l'intérieur du tas va à l'extérieur. Tout ce qui est au-dessus va en-dessous. Le retournement s'effectue après, plus ou moins, six semaines pour les tas allongés et toutes les semaines, dans le silo ou le fût à composter, avec l'outil adapté ou une fourche.


 

Passons à table!

Le compost jeune, où nous retrouvons encore pas mal de matières grossières, est épandu idéalement en fin de saison, en automne, afin de couvrir le sol. Les organismes présents dans ce sol peuvent continuer l'action de compostage. Il est laissé en surface et couvert avec une couche de paille, feuilles, tontes. Le compost mûr, bien défait, tamisé, à l'aspect et à l'odeur de la terre des bois, peut être incorporé, par griffage, dans les premiers centimètres de la couche fertile du jardin et ce, en toute saison.


Les portions par convive

En fonction des besoins du sol et des besoins des cultures : les faibles consommatrices peuvent consommer jusqu'à 50kg/100m2; les moyennes consommatrices, de 50 à 300kg/100m2; les grandes consommatrices nécessitent plus de 300kg/100m2.


Quelques idées

À la maison

Gardons un petit seau dans la cuisine, près de l'évier ou du plan de travail. Nous pouvons y ajouter un couvercle, pour garder un conteneur « propre ». La «poubelle de table» peut faire l'affaire à condition de laisser une partie des déchets de légumes sur le potager.
Si nous devons aménager ou restaurer notre cuisine, pensons à réserver des espaces intégrés pour les collectes sélectives. Exigeons ceux-ci auprès du cuisiniste, si nous faisons appel à un professionnel.

À l'école

Si nos enfants ne peuvent aménager une zone potagère, les plantations environnant leur école peuvent aussi profiter du compostage des restes de leurs «10 heures», dîner (repas complet ou tartines) et goûter éventuel. À l'aspect écologique du projet s'ajoute la face pédagogique.

Au travail

Nous ne bénéficions pas tous d'un environnement vert et spacieux. Rien ne nous empêche pourtant de composter les restes de nos repas pris sur notre lieu de travail : la vermicompostière convient pour les cuisines n'ayant pas d'accès à un jardin (bureaux, appartements, …).Ce conteneur ne nécessite pas un contact direct avec la terre. Les micro-organismes, provenant d'un compost existant, se satisfont de la nourriture que nous leur apportons. Nos plantes d'intérieur en font leur profit.


Nos références

  • «Le compostage» par G. de Halleux, Agrobiologie - Info-Conseils, carab a.s.b.l., Dossier technique n°9/87.
  • «Le point sur le compostage en Belgique» par M-C. Salade, Mémoire présenté en vue de l'obtention du titre d'ingénieur industriel, Institut Supérieur Industriel, Huy - Gembloux - Verviers, 1993/1994.
  • «Le compostage individuel» du Ministère de la Région wallonne (D.R.G.N.E.) - 1999.
  • Notes de stages de formation (Cours de «jardinage biologique» et d'«écologie au quotidien» par l'a.s.b.l. «Bon … jour Sourire») (1994), de conférences de Vincent Gobbe (Comité Jean Pain), de Roger Bruyeer (Nature & Progrès), de Joseph Orszagh (1999) .

M. L. Serret, 2002

 

© M. L. Serret et Commune de Chaumont-Gistoux, 2002.
Reproduction électronique autorisée moyennant mention de la source.
Republication papier autorisée, aux conditions suivantes.
Ni la Commune de Chaumont-Gistoux, ni les personnes agissant en son nom ne peuvent être tenues responsables de l'usage qui pourrait être fait des informations diffusées sur ce site Web.