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Roseraie communale et développement durable
Le compost à domicile
Roseraie communale et développement durable 2003
C'est l'été, la roseraie est enceinte...!
Silence, on jardine!
Mois vert que moi, tu meurs!
Jaune est la vie, jaune est la mort

Roseraie communale et
développement durable

Conséquence de la signature par la Belgique des conventions résultant de la Conférence de Rio sur l'environnement de 1987, le jeudi 26 mars 1998 la Commune de Chaumont-Gistoux s'est dotée du premier Plan communal d'environnement pour un développement durable (P.C.E.D.D.) en Région wallonne...
La roseraie communale a apporté immédiatement sa petite graine au projet sous la forme d'une série de textes affichés sur le terrain depuis lors et destinés à sensibiliser le visiteur à l'idée d'un jardin véritablement intégré à son environnement.

Pas peut ou peut pas ...?
Une roseraie sans stress
Le nom de la méthode
Les engrais
Les herbicides
Les pesticides
Outils et méthodes
Les mauvaises herbes
Cachez ce sol que je ne saurais voir
Mulch et campagnols
Les noms des sentiers de la roseraie
Les roses et la pluie
Croisements de hasard, semis spontanés
Rire et développement durable

Pas peut ou peut pas ...?

Ma manière de travailler correspond à mes convictions, mais elle n'est que l'une des différentes tentatives pour se rapprocher du développement durable dans le jardin. Ne vous attendez donc pas à ce que je vous montre du doigt parce que vous ne travaillez pas comme cela. Pour moi, en jardinage comme en toutes choses, ce qui compte avant tout, c'est le respect de l'autre. Mais, l'autre, ce n'est pas seulement "les autres"; c'est aussi tout ce qui n'est pas soi : la nature, par exemple. Je ne dirais pas qu'il est inutile ou "mal" de se donner des listes de ce qu'on peut ou ne peut pas faire. Mais le plus important est d'abord d'essayer d'évaluer à long terme (c'est l'idée de développement durable) les conséquences de ce qu'on fait. Ce n'est pas toujours facile et ça demande parfois une bonne dose de prudence ou de scepticisme vis à vis de certaines "méthodes miracles".


Une roseraie sans stress

Dans notre jardin, ce qui nous stresse le plus souvent, ce ne sont pas les mauvaises herbes, mais plutôt la crainte du regard des autres. Ceux qui regardent votre jardin craignent autant que vous regardiez le leur. Sachez-le bien et montrez vous accueillants de manière à les apaiser. Les jardins les plus "impeccables"(*) peuvent être une cause d'angoisse pour le visiteur. Est-ce bien cela que nous recherchons au jardin?

(*les jardins de type "biologique" trop impeccablement "gérés" peuvent être la source du même genre de malaise; dans ces deux cas extrêmes, c'est l'intolérance qui fait le plus de mal).


Le nom de la méthode

Ici, nous ne pratiquons ni la méthode "untel", ni la méthode "machinchose". Cela ne veut pas dire que nous ne nous en inspirons pas, ou que nous voulons absolument faire différent pour nous personnaliser à tout prix! Le risque des noms, c'est qu'un beau jour ils puissent devenir dans notre esprit comme des incantations, ou des "conseils d'amis" auxquels on n'ose plus déroger. Et cela au point qu'on en oublie même les buts et les contenus réels des techniques que ces noms désignaient au départ. En jardinage comme en toutes choses, rester ouvert et curieux, travailler à garder son libre arbitre et son esprit critique, aident beaucoup à s'améliorer. N'oublions pas non plus que la patience que le jardin nous apprend peut nous être bien utile ailleurs.


Les engrais

Voir aussi à ce sujet: Le compost au jardin

Ils sont en voie de disparition dans la roseraie, le but final étant de ne conserver que des variétés qui ne les nécessitent pas. Pour l'instant aucun compost n'est utilisé(*) non plus si ce n'est celui constitué par les "mauvaises herbes" se décomposant naturellement sur le sol; elles ne sont pas évacuées en raison du gaspillage d'azote et de microbes utiles que cela causerait. Elles peuvent d'ailleurs constituer un très bon paillis (à ne pas confondre avec une couche destinée à éviter la repousse des graines du sol), à condition de ne pas former de tas.

(*n.b. depuis la rédaction de ces lignes la réalisation et l'utilisation du compost se développent à petite échelle, uniquement avec des déchets provenant de la roseraie elle-même et à destination des rosiers qui refleurissent, ce qui les rend plus gourmands en matières azotées).




Les herbicides

Ils ne sont pas utilisés ici en raison de leur toxicité pour l'homme et pour l'environnement; celle-ci étant difficile à justifier dans le cadre de l'activité de loisirs que représente le jardinage. Il faut savoir en effet que les petits jardins privés représentent une part importante de la pollution des nappes phréatiques.
L'agriculture n'est donc certainement pas la seule cause de ce genre de nuisances. Les méthodes de travail de la roseraie communale ne font que précéder la législation européenne qui va devenir beaucoup plus rigoureuse dans les prochaines années en ce qui concerne les pesticides à usage domestique.


Les pesticides

Vues avec d'autres yeux, les maladies de plantes ne sont en fait que des informations sur leur état d'équilibre avec leur environnement. Ces maladies sont aussi des phénomènes naturels; il ne faut pas les "diaboliser". Elles peuvent être favorisées par l'abus d'engrais (en particulier les nitrates). Les ravageurs tels que pucerons, limaces, nématodes, etc. sont à considérer de la même manière. Le puceron du rosier se combat très bien avec une savonnée (celles à base de savon pur ou de produits vaisselle-main biologiques étant les moins polluantes), mais agir en prévention est inutile. Il ne faut pas s'attendre non plus à le voir tomber foudroyé; son asphyxie progressive demandant deux à cinq jours. Sur la plupart des rosiers arbustifs ou grimpants, la présence de pucerons n'occasionne aucun dégât, et elle peut être diminuée par des plantes telles que la lavande. Au niveau de la toxicité des pesticides, mêmes remarques que pour les herbicides.


Outils et méthodes

Pour le désherbage, la classique rasette se justifie rarement, parce qu'elle fait mal au dos et que son rendement est très faible. Les outils à pousser, par contre assurent un rendement optimal, à condition que le manche soit assez long pour ne pas devoir se baisser. En sol argileux, il est nécessaire de répandre en surface 5 cm de sable (éventuellement avec du terreau).
Certains sécateurs à longs manches peuvent faire gagner beaucoup de temps et éviter les blessures avec les rosiers. Il en existe de différentes longueurs (1 m environ est idéal pour élaguer l'intérieur des arbustes.) Les modèles à tringlerie interne et munis d'une pince sont à conseiller, plutôt que les échenilloirs actionnés par une ficelle.


Les mauvaises herbes

Ces plantes existaient bien avant que nous leur donnions ce nom. Elles existaient même bien avant nous. Encore maintenant, beaucoup d'entre elles sont utilisées pour leur propriétés médicinales, et certaines ont un goût merveilleusement original! Je pense par exemple au Glechoma hederacea ou "lierre terrestre", dont les jeunes pousses mélangées avec de jeunes feuilles de cassis et de mélisse donnent un condiment acidulé très raffiné pour les curries (en remplacement des feuilles de coriandre). Respectons les "mauvaises herbes"; donnons leur au moins en toute loyauté une chance de revenir nous taquiner de temps à autre. Car le saviez-vous, ce sont les "mauvaises herbes" qui cultivent le jardinier!




Cachez ce sol que je ne saurais voir

Les plantes couvre-sols peuvent convenir aux rosiers à condition de retenir: 1° que les plantes moyennes à grandes étouffent les rosiers petits à moyens, 2° qu'il peut y avoir compétition pour l'utilisation des éléments nutritifs du sol, 3° que les rosiers sensibles aux maladies dues à l'humidité (rouille et maladies bactériennes), comme les "albas", n'aiment pas! Les fumiers et composts semblent convenir (dans des sols pas trop sablonneux) en particulier aux variétés remontantes à grosses fleurs (hybrides de thés, floribundas, rosiers anglais, portlands, ...) Les couvertures (mulchs) d'écorces de cônifères ont l'inconvénient de polluer le sol par leurs phénols (ce sont eux qui ont un effet désherbant), qui vont parfois jusqu'à tuer les rosiers; les copeaux de feuillus peuvent être très bénéfiques, mais ne sont que peu désherbants (mécaniquement et non chimiquement), et il vaut mieux en ajouter chaque année plutôt que de les épandre en trop grosses épaisseurs. La prudence est de mise avec les produits exotiques provenant par exemple du coco ou du cacao, car ils peuvent ramener dans nos jardins de grosses quantités de pesticides parfois même interdits chez nous (et éventuellement exportés par nos propres industries!) Mais le couvre-sol est-il nécessaire au petit jardin, ou s'agit-il seulement d'une question de look branché?


Mulch et campagnols

Pour l'hiver, on conseille en général d'enlever le mulch, entre autres parce que la terre nue découragerait les campagnols. Ces rongeurs de la taille d'une taupe (parfois plus gros) contribuent dans la nature à mélanger à la terre la litière constituée par les débris végétaux (on constate qu'ils le font et que c'est utile, mais ça ne veut évidemment pas dire qu'ils sont "programmés pour"; et puis d'autre part, ils ne sont pas les seuls à le faire.) Lorsqu'ils sont trop nombreux et qu'ils ne trouvent plus que cela, ils peuvent manger les racines des rosiers. Un usage trop systématique du mulch peut donc contraindre à utiliser les grands moyens périodiquement pour les éliminer. Pourquoi ne pas essayer de vivre plutôt en bonne intelligence avec eux en ne les favorisant pas trop?


Les noms des sentiers de la roseraie

Chaque allée portera dans l'avenir le nom d'une plante qui croît spontanément à proximité. Souvent dans les lieux publics, ou près des écoles, on plante des jardins de "simples" dans un but éducatif (les simples sont des plantes sauvages, médicinales, alimentaires ou non.) On pourrait bien sûr en ajouter quelques unes, ...mais pourquoi ne pas utiliser d'abord la réserve de diversité végétale dont nous disposons sur place? Savez-vous par exemple que trois sortes de groseillers, du houblon, et même des orchidées ont poussé tout seuls dans la roseraie? Observer ce qui pousse spontanément apprend bien plus sur la nature que de se contenter de planter. Au début, on voit germer, puis les premières feuilles apparaissent. Quelle sera cette plante; fleurira-t-elle dans l'année, sera-t-elle vivace? Des "copinages" entre les différentes sortes de plantes deviennent apparents; puis on s'aperçoit que les "copines" se réunissent dans un coin qui leur plaît, et on se demande pourquoi il leur convient. Hé oui, la nature n'est pas que désordre! Attention, car c'est là que s'enclenche l'engrenage de la connaissance!




Les roses et la pluie

Les statistiques montrent qu'en Belgique, le mois de juin est souvent l'un des plus pluvieux de l'année ...! Comme c'est aussi celui de la principale floraison des roses, le climat de notre pays est le meilleur test de résistance qu'on puisse rêver. Mais le pire est peut-être dans la succession de pluies et de soleil. Néanmoins, certaines roses de nos anciens "Pays Bas" (ils s'étendaient jusqu'à la Flandre française), telles que la rose de Cels, figurée dans Redouté supportent tout. Dans les plus modernes, 'Phyllis Bide' et 'Ghislaine de Féligonde' tirent leur aiguillon du jeu, tandis que 'Petite de Terre Franche' et 'Prosternation', deux inventions de notre roseraie, se débrouillent pas mal du tout. On compte actuellement plus de 40.000 variétés de roses; pourquoi vouloir s'obstiner à cultiver ici des variétés non adaptées?


Croisements de hasard, semis spontanés

Voir aussi à ce sujet: Les roses créées à la roseraie communale

Les rosiers ne sont pas racistes! Lorsqu'un bourdon, une abeille ou quelqu'autre insecte leur amène du pollen, ils sont toujours prêts à dire: "Essayons voir si ça colle; ...peut-être bien que ça nous fera de beaux enfants." Et moi, sans avoir eu besoin de féconder, je récolte les fruits de ces belles et en sème les graines dans des pots qui resteront dehors tout l'hiver. Au bout de quelques années de soins et après quelque sélection, je vois s'épanouir des 'petite de Terre Franche', 'prosternation' et autres 'fontaine des loups' (une grande nouvelle, grimpante, aux opulents bouquets de fleurs semi-doubles blanches, moëlleuses comme de la crème, ...et parfumées.) Il m'arrive même d'être fainéant au point de laisser les oiseaux manger les fruits et semer pour moi des 'ma basanée', 'coriandre', 'Jan Balis', 'surprise de 'Terre Franche' et autre 'muscadelle' (une autre grimpante, à l'allure souple et nonchalante et à l'intense parfum de musc; ses fleurs en grappes à cinq pétales blancs translucides montrent un gros coeur doré proéminent.) Que rêver de plus qu'un travail d'inventeur de beauté, en prise directe avec la nature et toute sa fantaisie?


Rire et développement durable

L'une des questions posées par les protagonistes du roman d'Umberto Eco Le Nom de la Rose, était de savoir si un jour, le Christ avait ri!
Par ailleurs, dans le même roman, le moine responsable de la très riche bibliothèque de l'abbaye, s'opposait par tous les moyens à ce que ressorte au grand jour la seule copie manuscrite d'un ouvrage d'Aristote traitant du rire. Humour et rigueur peuvent très bien faire bon ménage; il n'y a par exemple aucune raison valable pour qu'on nous impose une image aigrie ou agressive de la protection de la nature et de notre environnement. L'humour peut aider à expliquer les choses et occasionner des réactions bien plus saines que l'agressivité. À réactions saines, résultats
peut-être plus viables!


ivan louette, 2002

 

© ivan louette et Commune de Chaumont-Gistoux, 2005.
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