C'est
l'été, la roseraie est enceinte ...!
Diriez-vous à une
femme enceinte qu'elle est laide ?
...
oui, la roseraie communale est enceinte de graines de roses,
de plantes de jardin, de fleurs sauvages et de bien d'autres
surprises
encore.
Alors, auriez-vous le manque de tact, voire la pure méchanceté de
dire à une femme enceinte qu'elle est laide ? Je
suppose que non, et d'ailleurs ça n'aurait aucun
sens. Alors soyez sages avec la roseraie ! Pour l'aimer
comme on aime une femme portant un enfant vous devrez peut-être
porter sur elle un type de regard auquel vous n'êtes
pas habitué, développer une attitude avec
laquelle vous n'êtes pas familiarisé. Mais
on ne perd rien au change à ce genre d'exercice,
même s'il est certain qu'on n'y est pas tous préparés
de la même manière.
Portons un autre
regard ...
Pour
développer une autre attitude, rien de plus simple
: regardez les détails botaniques de plus près,
prenez éventuellement
une
loupe pour examiner comment ils sont agencés,
touchez-les pour percevoir leur texture (dans la roseraie
communale on peut toucher, c'est même recommandé à condition
de rester "tendre", de ne pas froisser ou casser).
Usez
aussi de votre nez, il n'y a pas que les roses qui sentent
; feuilles, fruits séchés, humus, tout est
parfumé, ...
il n'y a pas que ce qui
laisse un sillage entêtant ou qui sent la "provoc" à bon
marché qui
mérite
qu'on se retourne dessus ! Ouvrez vos oreilles aussi, écoutez
le vent dans les tiges séchées, le bruit
des graines mûres
lorsque vous secouez le fruit sec d'une plante sauvage
...
... sur les cycles et ressources de la nature
Si dans
la roseraie, nous avons aussi fait le choix de déroger
le moins possible aux cycles de la nature, c'est parce
qu'en règle
générale
ce genre de dérogation
entraîne des dépenses supplémentaires,
non seulement en ressources humaines, mais également
en ressources énergétiques et/ou matérielles.
Ces deux derniers cas en particulier entreraient en
flagrant délit de
contradiction avec notre engagement en faveur du développement
durable (*Voir à ce sujet : "Roseraie
communale et développement durable" et "Roseraie
communale et développement durable 2003").
Quant aux ressources humaines, si elles nous ont fait
défaut bien souvent,
cela nous a aidés à réfléchir à l'économie
du fonctionnement d'un jardin, ...question bien loin d'être étrangère à celle
du respect de la nature et de l'environnement global.
Un jardin qui nécessite
peu de ressources énergétiques, matérielles et humaines,
donne à penser qu'il est en équilibre avec son environnement.
Néanmoins il ne faut pas oublier que pour exister, ce jardin a prélevé également
sur des ressources naturelles élémentaires : de l'espace,
de l'air, de l'eau, de la lumière, de la terre, ...qui autrement
auraient permis de perpétuer la communauté biologique locale
(faune et flore).
Mais savez-vous ce qu'en biologie on appelle la "banque de
graines" du sol ? Hé bien il s'agit de l'ensemble des graines
de plantes sauvages potentiellement viables présentes dans le sol à un
endroit donné.
En français, le terme de "banque" appliqué
à cette notion résonne comme une évocation de la "valeur" (bien
que non financière évidemment) de cette ressource naturelle
potentielle !
Entendons-nous
bien, un développement durable ne signifie
pas une interdiction totale de prélèvements sur les ressources
naturelles (on ne va pas arrêter de boire de l'eau), mais plutôt
une diminution de ces prélèvements (voire une suppression progressive
des prélèvements de ressources non renouvelables) et une transformation
des prélèvements
subsistants en échanges harmonieux et viables à long
terme avec la nature.
ivan
louette, mis en ligne le 31 juillet 2003
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