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Roseraie communale et développement durable
Le compost à domicile
Roseraie communale et développement durable 2003
C'est l'été, la roseraie est enceinte...!
Silence, on jardine!
Mois vert que moi, tu meurs!
Jaune est la vie, jaune est la mort

Moins vert que moi, tu meurs !
Ou le gazon vu d'un peu plus haut que le ras des pâquerettes avec pour objectif un développement durable

Parmi les nombreuses pressions que nous exerçons sur l'environnement et sur la biodiversité, les pelouses ne sont pas quantité négligeable. Elles sont de plus en plus nombreuses, y compris dans les petits jardins, dans de nombreux cas traitées avec ce qu'on nomme pudiquement "engrais sélectifs", c'est à dire un mélange polluant d'engrais et d'hormones de synthèse destinées à ralentir la croissance de ce qui n'est pas gazon, voire à tuer simplement les dicotylédones.
Notre intention n'est pas de vous inciter à proscrire le gazon, mais de vous aider à prendre vos responsabilités environnementales en connaissance de cause. Le bien-être est souvent question de mesure(s), qu'ils s'agisse, de chaussures, de vêtements ...ou de gazon (c'est l'idée du gazon de confort) ; c'est aussi souvent quand l'ostentation, ou la démesure de l'inutile deviennent convention (le gazon de prestige) que notre planête se met à souffrir de nos "petites" habitudes.

n.b.: les espaces de gazon à fonctions techniques particulières (par exemple industriel ou sportif) n'entrent pas dans le cadre de cette réflexion simplement parce qu'ici nous parlons de jardins et que de toutes façons nous manquons des données techniques les concernant. Cela ne signifie pas qu'ils échappent aux considérations environnementales.
Par contre il est évident que ce qui suit pourrait s'appliquer aux vastes espaces de gazon de prestige environnant les entreprises, les administrations, etc. et qui constituent de toute évidence des jardins (voir au sujet de ces derniers l'observation suivante, ...une idée à creuser !)

Le gazon c'est quoi ?
Gazon de prestige
Gazon de confort
Qu'est-ce qui pollue ou gaspille dans le gazon ?
Les trucs pour polluer et gaspiller moins
Les pratiques de notre roseraie
L'impact sur la biodiversité


Le gazon, c'est quoi ?

Avant toutes choses, il est entendu ici par gazon une surface d'herbes, principalement de graminées maintenues à une hauteur maximale décidée par l'homme en fonction de ses propres critères, esthétiques ou autres.
Le socio-économiste américain de la charnière XIXe / XXe siècle Thorstein Veblen y voyait une évocation des pâturages. La possession de grandes surfaces pâturées dénotant celle d'un cheptel important, on pourrait presque se demander si les chevaux-vapeur (pardon, les kilowatts) de nos puissantes tondeuses ne constituent pas un substitut à ce cheptel dans notre inconscient !


Gazon de prestige

La pelouse de prestige est peut-être l'endroit du jardin où l'homme expose et revendique le plus ouvertement (forcément la pelouse est un espace ouvert ...) la pression qu'il exerce sur la nature. Il y fait le vide, table rase pour n'y planter qu'une seule sorte de plante (bonjour les dégâts pour la biodiversité !) L'énergie qu'il y dépense est proportionnelle au prestige qu'il croit pouvoir en tirer, cette dépense non "utilitaire" étant aussi pour lui le signe extérieur de sa condition socio-économique (réelle ou imaginaire).


Gazon de confort

La pelouse de confort pourrait être l'expression d'un besoin qui a toujours existé lui aussi, celui d'un cocon, qui selon l'individu peut commencer aux vêtements, ou à l'espace du lit et s'étendre jusqu'à une certaine distance de son corps. C'est un espace de transition qui nous rassure en nous apportant une sensation de maîtrise (bien virtuelle néanmoins) de notre distance à la nature.


 

Qu'est-ce qui pollue ou gaspille dans le gazon ?

- d'abord il ne faut pas l'oublier, la fabrication des tondeuses qui, en même temps qu'elle pollue et génère des déchets engloutit matériaux, énergie de la chaine de fabrication des pièces et du montage, etc. Ensuite toutes les pollutions et dépenses d'énergie liées à la manutention et à la commercialisation du produit fini doivent être prises en compte également comme dans toute production ;

- l'aménagement préalable du sol, avec tout ce qu'il peut comporter : le transport parfois de très loin et la mise en oeuvre de la terre, l'ajout de tourbe ou d'autres matériaux prélevés dans la nature dans des conditions qui ne la laissent pas intacte, l'énergie dépensée par les engins de terrassement et les pollutions qu'ils génèrent, etc. ;

- les engrais et autres additifs tels que les herbicides sélectifs ou les contrôleurs de croissance, qui en plus de polluer l'environnement immédiat ou les eaux souterraines à partir de leur lieu d'utilisation les polluent aussi en amont sur leur lieu de fabrication ou à l'endroit où on stocke les résidus ultimes liés à celle-ci, éventuellement même plus volumineux que le produit final utilisé par le jardinier (voir aussi à ce sujet les plantes annuelles au jardin). Cela en plus de l'utilisation de matières premières éventuellement non renouvelables et des questions de manutention ;

- la tonte enfin, qui est très souvent mal évaluée (périodes, hauteurs de tonte, etc), et qui en plus de dépenser une énergie souvent disproportionnée, génère la plupart du temps des gaz d'échappement et du bruit.


Les trucs pour polluer et gaspiller moins

- favoriser de petits espaces localisés de pelouse de confort plutôt que de grands espaces de pelouse de prestige ;

- tondre plus court et plus souvent les surfaces où l'on marche fréquemment, et plus long et moins souvent les surfaces où jouent les enfants, ...et où ils pourront ainsi tomber à leur aise et sans se faire mal ;

- tondre en fonction des besoins et non à date fixe ;

- ne jamais tondre au minimum de hauteur de la lame, car cela entraîne des dépenses énergétiques supplémentaires en raison de la proximité de la partie dure des tiges du gazon (certaines variétés de gazon permettent évidemment de tondre plus bas que d'autres, mais évidemment s'il faut en arriver à l'utilisation des herbicides sélectifs pour leur gestion, cela pose un autre problème environnemental) ;

- aiguiser sa lame de tondeuse de temps à autre pour moins d'efforts à la coupe et moins de tentation de repasser au même endroit ;

- utiliser une tondeuse qui recycle le gazon sur place (tondeuse mulcheuse) ;

- utiliser une tondeuse électrique, car moins de pollution, moins de bruit. Les tondeuses électriques sur coussin d'air par exemple recyclent bien le gazon coupé et on peut leur faire tondre rapidement des surfaces assez grandes si on prend les précautions précitées de hauteur de lame et d'aiguisage. Il ne faut pas négliger non plus qu'une tondeuse électrique c'est également moins de ressources énergétiques mises en oeuvre pour sa fabrication, moins de volume et de poids à manipuler et transporter pour sa distribution (donc moins de consommation énergétique de ce côté-là aussi).

n.b. Il existe également différents systèmes de tondeuses électriques autonomes silencieuses qui gèrent les pelouses en continu ; elles peuvent venir s'alimenter d'elles mêmes à une borne reliée au secteur ou bien être alimentées par l'énergie solaire. Si elle est bien maîtrisée, la consommation énergétique des tondeuses reliées au secteur peut avoisiner celle d'un frigo domestique, mais il est toujours utile de comparer les différentes solutions en fonction de ses besoins réels.

- créer des espaces de prés éventuellement fleuris et plantés de bulbes, à faucher deux ou trois fois par an ;

- pour des surfaces moyennes, ne pas oublier les prairies gérées par de petits animaux domestiques tels que les oies (toutes les espèces ne sont pas bruyantes) et pour les plus grand espaces, les moutons.
À condition bien entendu de ne pas confondre ces êtres vivants avec de simples "machines" à tondre !

- Enfin comme pour toute activité de jardinage, concevoir l'ensemble en fonction du volume de déchets verts qu'on pourra recycler sur place (la question ne se pose pas dans le cas des tondeuses mulcheuses) ou en tous cas gérer à l'intérieur de l'enceinte du jardin sans avoir à les exporter.


 

Les pratiques de notre roseraie

Mis à part ses sentiers, la roseraie comporte peu de surfaces engazonnées.
Depuis le courant de l'année 2003, une gestion raisonnée nous permet de tondre exclusivement à l'électricité tout en limitant drastiquement le temps consacré à la tonte et en épargnant le matériel. Pour mi-mars à mi-novembre, la moyenne des sentiers du centre de la roseraie par exemple (partie verger) devrait avoisiner au maximum 1 h 15 à 1,5 Kw heure par semaine, et cette saison elle a naturellement été beaucoup moins élevée en raison de l'été sec. Or il faut savoir que par le passé cette moyenne s'élevait à environ 4 à 5 h semaine.

- La tonte s'effectue à vitesse de marche, sans insistance et en repassant le moins possible aux mêmes endroits "en tondant" pour de simples questions de déplacement ; pour cela la tondeuse est débranchée (par souci de sécurité) et portée pour aller d'un point de départ de tonte à un autre (elle n'est pas lourde et ça fait un peu d'exercice, mais en plus ça permet de gagner du temps) ;

- le milieu des sentiers est tondu en moyenne une fois toutes les deux semaines 0,5 cm plus haut que la hauteur minimale de tonte, et ce uniquement sur une largeur de tondeuse ;

- les bords des sentiers sont tondus en moyenne une fois par mois 1,5 cm plus haut que la hauteur minimale ;

- les autres parcelles sont tondues environ toutes les trois semaines 1 cm plus haut que la hauteur minimale ;

- le dressage des bordures est manuel lorsqu'il se fait (voir aussi à ce sujet la question des limites dans "Roseraie communale et développement durable 2003"). Dans l'avenir, pour ce qui concerne la partie centrale, il sera ponctuel et tributaire de l'entretien des parcelles plantées, lui-même en évolution.


L'impact sur la biodiversité

Le fauchage tardif, même en miniature, ça marche ! Encore vaudrait-il mieux parler ici de "fauchage ou de tonte différenciés". Un centimètre, voire un demi de différence de hauteur de tonte, et des périodes différentes favorisent forcément d'autres plantes et d'autres petits animaux.
Tondre sur coussin d'air a l'avantage de n'exercer aussi qu'une "caresse" sur ce petit milieu en forme de tapis. Par contre, les roues d'un tracteur-tondeuse ne font pas dans la dentelle, qu'elles débordent ou non des bordures : escargots, grenouilles, tritons, insectes ou vers de terre n'ont guère le temps de réagir (combien de fois ne me suis-je arrêté pour une grenouille !) Et le sol tassé par les roues n'encourage pas nécessairement la végétation la plus intéressante, ni le gazon d'ailleurs, qui demandera une ré-oxygénation du sol plus fréquente sous forme de scarification.


Le jardinier, ivan louette
Mis en ligne le 1er décembre 2003

 

© ivan louette et Commune de Chaumont-Gistoux, 2005.
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