2003
: année du bois mort
Le grand "tas de branches" derrière
le chalet de la roseraie est le témoin de la quantité impressionnante
de bois mort enlevé des rosiers après cet hiver.
Ce phénomène
n'est pas propre à notre roseraie communale et a été relevé
dans tous les jardins de roses que je connais y compris dans
la moitié nord de la France. Les producteurs de roses ont
aussi essuyé de lourdes pertes sur les pieds greffés l'année
dernière et en particulier parmi les hybrides de thés.
Il
s'agit là d'une illustration parfaite des dégâts causés par
une mauvaise succession saisonnière. Car c'est bien de cela
qu'il s'agit ! Il serait beaucoup trop simple de mettre ces
dégât sur le dos d'un hiver guère plus rigoureux que les
autres (ici
nous avons atteint les -12°C, ce qui n'est pas exceptionnel)
; ce serait même un symptôme de notre "acculturation"
progressive vis à vis du déroulement du temps et des saisons.
Voici donc un petit récapitulatif de cette succession néfaste
:
- Les
choses ont mal commencé au mois d'août 2002, qui fut
ici l'un des plus froids, sombres et pluvieux que nous
ayons
connus. Les pousses nouvelles des rosiers n'ont pas pu
s'aôuter convenablement, c'est à dire que leur bois
n'a pas pu se
lignifier convenablement à cette saison et donc s'endurcir
pour résister aux conditions qui ont suivi.
- L'humidité
a persisté jusqu'à la fin de l'année et donc la croissance
est restée importante, et les tissus tendres gorgés d'eau.
-
Ensuite
sont arrivées brutalement les gelées de janvier/février qui
ont causé les premiers dégâts.
-
En mars/avril une
longue sécheresse (presque deux mois) et des vents d'est
persistants
ont été jusqu'à dessécher les nouvelles pousses de certaines
variétés.
- Les gelées tardives du mois d'avril ont "achevé le
travail".
Bien
entendu, par la suite chez les variétés sensibles
divers champignons et bactéries ont envahi les blessures
de gel ; en plus du noircissement caractéristique
de nombreuses tiges parfois jeunes, on a constaté chez
les variétés
à forte ascendance "thé" une recrudescence
de la galle du collet, qui se caractérise par des
excroissances en forme de chou-fleur au niveau des noeuds
blessés. Il ne faut toutefois
pas se formaliser outre mesure de cette maladie malgré son
aspect parfois impressionnant. Si elle reste latente dans
la plupart des jardins de roses, elle ne se manifestera que
dans des conditions particulières et causera rarement
la mort d'un rosier entier. La taille en amont des branches
atteintes
suffit à circonscrire le
problème et la plupart du temps les rosiers ainsi
assainis produiront ensuite des pousses vigoureuses et indemnes.
ivan
louette,
mis en ligne le 20 juillet 2003
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