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Quelques hybrides botaniques de Louis Lens
mis en ligne en cours de rédaction

Voici sous sa forme provisoire, c'est à dire incomplète et dans le désordre mais déjà riche d'infos, une ressource de plus pour ceux qui s'intéressent aux créations les plus originales de Louis Lens.

R. bracteata (sud de la Chine, Japon) x nutkana (n.-o. Amérique du nord)

C'est l'un des plus prolifiques (avec les 8958) parmi les hybrides de cet article. En différents points de la roseraie où des morceaux de souche ont été plantés ou simplement laissés en jauge il s'est ensauvagé par ses drageons. La plante qui avoisine le mètre en situation ouverte peut atteindre bien plus du double lorsqu'elle pousse parmi des arbustes plus élevés. Elle ne deviendra jamais dominante cependant et partagera l'espace en toute convivialité avec ses consoeurs. La floraison non remontante mais hâtive et colorée d'un vif rose magenta de ses fleurs moyennes à grandes s'associe très bien avec le feuillage des différentes formes de Rosa glauca. À l'automne ses fruits sont très beaux, ressemblant à ceux de R. rugosa en plus petits et plus foncés, mais mieux dégagés du feuillage qui à cette saison se teinte d'un rouge foncé somptueux. De temps à autre, par temps très chaud en pleine croissance la plante se débarrasse de l'une ou l'autre jeune tige trop tendre, probablement pour s'éviter trop d'évapo-transpiration.

R. stellata mirifica (sud des USA) x (bracteata x nutkana (voir plus haut))

'Pink Mystery' l'une des formes de cet hybride est commercialisée, bien qu'elle soit difficile à multiplier. C'est une plante spectaculaire qui se couvre de fleurs de bas en haut en début de saison et continue à produire des bouquets dispersés jusqu'à l'automne. Sous certains climats chauds et secs l'été et froids l'hiver elle peut fleurir toute la saison en abondance. Les pétales étroits et allongés et l'évolution de leur couleur du magenta vif au rose lilacé clair ainsi que la taille des fleurs (jusqu'à 8-10 cm) donnent à la plante entière l'aspect d'un bouquet de Cosmos. Les fruits sont très rares et le plus souvent sans graines. Une tentative de faire germer par extraction d'embryon la seule graine récoltée jusqu'à présent a échoué. Sa croissance et son type de ramification font penser à une R. stellata géante. Son feuillage rappelle également cette espèce, mis à part que son vert est un peu plus jaunâtre et qu'il est bien pubescent sur les deux faces des folioles et le rachis. Ses jeunes pousses sont pubescentes comme celles de R. bracteata (ou de R. rugosa).

R. stellata mirifica x R. pisocarpa 'Autumn Leaves' (ouest Amérique du nord)

Le clone photographié ressemble au R. pisocarpa mais avec une croissance plus vigoureuse et plus haute ainsi qu'une grande densité de tiges secondaires verticales partant des tiges principales qui s'arquent sous leur poids. Extrêmement florifère. Fleurs d'un magenta vif variant peu, restant décoratives longtemps après la chute des pétales en raison de la forme étoilée du réceptacle sépales étalés. Produit de temps à autre un fruit contenant quelques graines.

R. stellata mirifica x multibracteata (s-o Chine) PHOTO © DAPHNE FILIBERTI

Mis à part son intéressante parenté, rien d'extraordinaire dans cet arbuste déguingandé et irrégulièrement ramifié (il s'élague souvent spontanément), ou plutôt rien de spectaculaire au premier coup d'oeil. Si on regarde de près les groupes de fleurs cependant, on est surpris de voir la différence de taille entre le fleurs à leur ouverture et juste avant de faner, les pétales continuant à grandir de manière très sensible au fur et à mesure de l'épanouissement de la fleur. L'arbuste peut devenir haut et fort à un emplacement ensoleillé, mais ne devient ici en tous cas jamais très florifère ni harmonieux. Quelques fruits font mine de se développer, puis avortent et tombent. Qui sait ce qu'il donnerait cependant dans une région au climat qui se rapproche de celle d'origine de l'une de ses espèces parentes? Qui sait aussi ce que donneraient des hybridations répétées des mêmes parents, ou des hybridations entre R. stellata et d'autres Cinnamomeae asiatiques?

R. adenochaeta (Japon) sport remontant de Lens

C'est au milieu d'un ensemble de plusieurs centaines de jeunes plants issus de boutures d'une même plante mère qu'apparurent quelques exemplaires à la tendance remontante prononcée. En dehors de cela, pas de différences par rapport à la forme sauvage, qui elle ne l'est pas (d'après les infos reçues de Yuki Mikanagi). Louis utilisa intensivement le pollen de ce sport particulier de cette très belle espèce pour féconder ses hybrides de moschata en cours de développement. L'idée de mêler les gènes de cette remontance particulière avec ceux d'autres variétés déjà bien remontantes était intelligente et elle mena à de très bons résultats.

R. bracteata x rugosa (n-e de la Chine, Japon, Corée, Extrême-Orient russe).

Malgré leurs modes de croissance très différents, la première étant gimpante et la seconde arbustive et drageonnante, ces deux belles espèces ont pas mal de points communs. Elles ont toutes deux de grandes fleurs suivies de fruits déprimés (ce qui veut dire applatis comme des potirons ou des tomates), et une (R. rugosa) ou plusieurs (R. bracteata) larges bractées sous leur inflorescence; leurs folioles sont largement elliptiques voire parfois obovales (en ovale retourné, la partie la plus large plus proche de l'extrémité) et luisantes en dessus; leurs jeunes pousses sont recouvertes d'une sorte de velours. Ces similitudes n'avaient pas échappé au regard d'esthète que Louis Lens portait sur la nature.

R. bracteata x 'Schneezwerg' (hybride de R. rugosa)

La rose 'Jelena de Belder' est d'une parenté proche mais avec un degré de complexité de plus, auréolé d'ailleurs d'un peu de mystère. 'Schneezwerg', son second parent n'est pas un R. rugosa pur mais un hybride, et il n'a pas encore été vérifié de quoi exactement, des contradictions demeurant concernant sa parenté comme c'est parfois le cas des rosiers du génial Peter Lambert. Alors, Schneezwerg = déjà R. rugosa x bracteata, ou bien R. rugosa x un polyantha, ou bien R. rugosa x beggeriana ???
'Jelena de Belder' n'est pas une plante facile, et pourtant elle promettait beaucoup la première fois que je l'ai vue ! Sous les climats belges, c'est une naine, ce qui ne manque pas d'être intéressant, surtout au vu de ses petites fleurs crême aux boutons jaunes et bien parfumées réunies en petits bouquets. Ses tiges soyeuses et en zig-zag, pourvues de petits aiguillons crochus surtout aux noeuds, comme ceux de R. bracteata ne deviennent jamais très grosses. Elles se redressent peu et parfois même se baladent sur le sol où elles peuvent éventuellement s'enraciner aux noeuds. Rien d'envahissant toutefois car ses entrenoeuds sont courts, mais dans des conditions qui ui conviendraient elle est susceptible de former un mini-dôme légèrement tapissant.
Bien qu'en principe résistante au froid, la plante perd souvent du bois l'hiver peut-être en raison de l'humidité et d'un besoin supplémentaire de chaleur et de soleil en août (aoûtement du bois). Elle devrait en tous cas être testée sous les climats méditerranéens où R. bracteata prolifère. Et en Belgique, une culture en pot rentré en serre froide l'hiver pourrait lui convenir.

R. pisocarpa x rugosa(?) X8958

Ce rosier a beaucoup de R. rugosa. Plantes fortes, parfois hautes (plus de deux mètres entre les autres rosiers, plus basses en terrain dégagé), drageonnant en tous sens (parfois assez loin), ce qui la rend adaptée à la culture en haies vives, tiges soyeuses, fruits de type rugosa, juste un peu plus petits mais néanmoins disproportionnés vis à vis de la taille de la fleur rose clair qui reste petite. Le spectacle est offert en été et en automne (la floraison est remontante) par ces fruits nombreux, à des stades de maturation différents, portés cependant de manière plus dégagée du feuillage que ceux de R. rugosa, et surtout ...en grappes parfois très allongées. Ce type d'inflorescence rappelle les hybrides de moschata (aussi bien ceux de Lens que ceux de Lambert ou de Pemberton), et il est donc amusant qu'il apparaisse sur un hybride purement botanique précisément chez un obtenteur tel que Louis, spécialisé dans les hybrides de moschata !!! N'y aurait-t-il pas là anguille sous roche ?

Bizarre de Lens

Aux dires de Louis, ce rosier serait apparu dans un pot de semis des graines de la rose, elle-même trouvée qu'il nomme R. arvensis 'Plena'. Bizarre est le terme le plus adéquat pour le qualifier. Son bois d'abord, ressemble à du bois d'arbre ou d'arbuste (du bois de pommier ?), avec une écorce aux reflets d'étain. Ses tiges courtaudes aux entrenoeuds peu allongés s'arquent sans raisons apparentes, et parfois même s'engagent dans des circonvolutions improbables. On ne peut pas vraiment parler d'un port tortueux comme chez certains saules, noisettiers ou hêtres, mais on n'en est pas loin et l'aspect hivernal d'une plante dégagée peut être sculptural. Celle-ci ne dépassera pas souvent le mètre de haut pourtant. Ses bourgeons latéraux sont à peine visibles en hiver. Il en naît des pousses brun rougeâtre qui développent très rapidement une écorce semblable à celle des tiges principale et qui se propagera jusqu'à sur les rachis des feuilles nouvelles d'une part, et sur les pédicelles et même les réceptacles des fleurs, avec une consistance entre celle de la pelure de pomme 'Boskoop' et ...la tavelure (elle est parfois craquelée). Au milieu d'un feuillage coriace comme les feuilles de pommier, lui aussi difforme et relativement luisant bien que rugueux apparaissent des boutons qui grossissent vite pour donner de merveilleuses grandes fleurs agréablement parfumées semi-doubles aux pétales échancrés rose cerise, roses, voire presque blancs, légèrement marbrés de plus pâle aux extrémités et froufroutants comme des jupons. La taille des fleurs est celle de R. rugosa, et leur couleur varie d'une fleur à l'autre, apparemment suivant la vigueur de chacune. L'aspect général, consistance des pétales comprise est celui de fleurs de pommier , bien que d'une couleur un peu plus soutenue. Les sépales munis d'un appendice terminal légèrement élargi sont réfléchis durant la floraison comme chez les Synstylae et les Chinenses.
Aucun fruit ne se développe, mais l'abondant pollen de la variété est fertile. Écorce prolongée sur les parties vertes et pétales froissés font partie de son héritage.

'Trier' (hybride multiflora x Noisette) x 'Mutabilis' (thé)

Le désir de Louis en inaugurant cette série était de repartir sur les traces de Pemberton, mais en obtenant si possible des variétés plus vigoureuses, rustiques et saines sous les climats contrastés de la Belgique et surtout en ajoutant une touche de son éternelle et intelligente fantaisie dans les couleurs. À 'Trier', hybride composite de multiflores (incluant sans doute la var. Carnea qui contient encore au moins une autre espèce botanique : R. tunquinensis ?) et de Noisette obtenu par l'Allemand Lambert et utilisé par Pemberton, il associa 'Mutabilis', variété ancienne chinoise du groupe des roses thé. Sur le plan de la variabilité, cette formule se révéla explosive.

R. gallica 'Officinalis' x 'Étoile de Hollande'

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R. gallica 'Officinalis' x 'Guinée'

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Semis de R. arvensis 'Splendens' (syn. Ayrshire 'Splendens')

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R. glauca (Europe centrale) x davidii (centre à s-o de la Chine)

'Pink Robin' & 'Red Robin' (toutes deux R. helenae x Robin Hood)

Si la parenté donnée par Louis est correcte pour ces deux plantes, alors le mystère doit être reporté sur une de ses parentes, car il est évident que ces deux magnifiques arbustes presque jumeaux (Red Robin est carmin lilacé, Pink Robin rose lilacé) ont du matériel d'une rose botanique à écorce rouge foncé dans leurs gènes. J'irais même plus loin en suggérant une espèce nord américaine, du groupe des Cinnamomeae ou des Carolinae. Lorsqu'on fait des semis de 'Red Robin' ('Pink Robin' ne produit pas de fruits ici, peut-être faute d'un pollinisateur adéquat), on obtient d'ailleurs un certain pourcentage de roses ressemblant à R. nitida par leurs tiges recouvertes d'acicules et leurs folioles étroites et luisantes en dessus. L'un des deux parents de 'Robin Hood', obtenu par Pemberton en 1927 est un semis inconnu; peut-être faudrait-il chercher l'influence botanique nord-américaine de ce côté. Les deux variétés sont très rustiques et leur bois vit longtemps, au contraire de celui de leurs parentes connues issues des multiflores ('Robin Hood') ou des musqués botaniques (R. helenae). Ce ne sont pas des plantes grimpantes, mais des arbustes très ramifiés et denses

Louis Rambler

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Hélène Maréchal


ivan louette, mis en ligne le 16 février 2005

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